Si nous commençons notre exploration de la psychanalyse, c’est parce que comprendre l’humain, c’est accepter de s’aventurer là où la parole soigne, là où le symptôme parle, là où l’inconscient se glisse dans les interstices du discours. À la fin du XIXe siècle, dans une Vienne bruissante de débats médicaux et philosophiques, naît une intuition révolutionnaire : et si le mal-être du corps avait quelque chose à dire de l’âme ?
C’est ainsi que Breuer, avec Anna O., découvre presque par accident que la parole, même balbutiante, peut soulager des symptômes que la médecine somatique laisse de côté. Charcot, à Paris, fait de l’hypnose un théâtre où l’hystérie se donne en spectacle, mais c’est Freud, notre cher Sigmund, qui va oser écouter autrement, troquant la baguette d’hypnotiseur pour l’oreille attentive du clinicien.
Anna O., en pleine séance, se met à parler anglais, oubliant l’allemand. Le symptôme, comme un clin d’œil de l’inconscient, nous rappelle que la vérité du sujet ne se dit pas toujours dans la langue attendue.
C’est le début de la « talking cure » : la parole, même étrangère, devient médecine de l’âme.