Après avoir compris comment la névrose s’est constituée historiquement comme une entité clinique, puis théorisée par Freud comme un conflit psychique inconscient, il est désormais essentiel de préciser les différentes formes que peut prendre cette souffrance psychique.
La psychanalyse distingue plusieurs types de névroses, selon leurs mécanismes, leurs symptômes et leur origine. Ces catégories permettent de mieux orienter l’écoute clinique et de repérer les logiques inconscientes propres à chaque structure.
Connaître et différencier ces formes de névroses permet d’adopter une écoute clinique fine, capable de saisir ce que le symptôme tente de dire, plutôt que ce qu’il montre uniquement. Cela prépare le clinicien à orienter la cure non pas selon une grille de correction des troubles, mais dans une logique d’accompagnement du sujet parlant, divisé, traversé par son histoire inconsciente.
Dans cette perspective, nous allons explorer :
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LES NEVROSES DE TRANSFERT
Les nĂ©vroses dites « de transfert » sont au cĹ“ur de la clinique psychanalytique. Elles se caractĂ©risent par l’expression symbolique d’un conflit inconscient, le plus souvent enracinĂ© dans l’histoire infantile. Ces conflits, refoulĂ©s, trouvent un mode d’expression indirect : le symptĂ´me. Dans la cure, ces Ă©lĂ©ments se rejouent dans la relation au thĂ©rapeute, par le mĂ©canisme du transfert.
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L’HYSTHERIE
L’hystérie est marquée par des symptômes somatiques ou psychiques sans cause organique identifiable : paralysies, troubles sensoriels, crises émotionnelles, amnésies. Le corps devient le lieu d’expression d’un conflit refoulé. Le sujet hystérique est souvent traversé par un rapport intense à l’Autre, et une quête inconsciente de reconnaissance.
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LA NEVROSE OBSESSIONNELLE
Dans cette structure, le sujet est en proie à des pensées obsédantes, des rituels mentaux ou physiques, souvent absurdes mais vécus comme nécessaires. Ces symptômes sont l’expression d’un conflit entre des désirs inconscients et une instance morale très forte (Surmoi). L’obsessionnel tente de contrôler ses pulsions par l’intellect ou la répétition.
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LA PHOBIE
La phobie se manifeste par une peur irrationnelle d’un objet ou d’une situation spécifique (animaux, lieux publics, transports…). Ce qui est insupportable pour le psychisme est déplacé sur un objet extérieur, plus facile à éviter. C’est une stratégie défensive du Moi pour contenir l’angoisse.
      ⚡         LES NEVROSES ACTUELLES
Les névroses actuelles se distinguent par l’absence de refoulement structurant. Elles sont la conséquence directe d’excès ou de tensions internes non symbolisées, souvent liées à la sexualité actuelle ou à un manque de décharge pulsionnelle. Le symptôme ne masque pas un souvenir ou une scène refoulée, mais traduit un excès d’excitation non traité psychiquement.
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LA NEVROSE D’ANGOISSE
Elle se manifeste par une anxiété diffuse, sans objet précis, pouvant aller jusqu’à des crises de panique. Le sujet vit une sensation de menace constante, souvent associée à des symptômes physiques (palpitations, sueurs, oppression). Cette forme traduit un surplus d’excitation mal géré par le Moi.
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      LA NEURASTHENIE
Moins connue aujourd’hui, cette forme se caractérise par une fatigue mentale et physique chronique, une irritabilité et une difficulté à se concentrer. Elle résulte d’un épuisement psychique, souvent dû à une surcharge émotionnelle ou sexuelle non élaborée.
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L’HYPOCONDRIE
Ici, le sujet est convaincu d’être atteint d’une maladie grave malgré les avis médicaux rassurants. Le corps devient le lieu d’une fixation anxieuse, sur fond de conflit non symbolisé. L’hypocondrie illustre une tentative de donner forme à une souffrance interne, en la localisant dans un organe ou une fonction corporelle.